Parasites de l'eau
Certains parasites peuvent apparaître dans nos bacs en arrivant, en général, sous forme d’oeufs ou de larves. Nous faisons ici allusion aux planaires, hydres, poux et sangsues.
Les planaires
Les planaires sont de petits vers plats de la famille des plathelminthes. Selon l’espèce, car il y en a plusieurs, on peut les retrouver en eau douce comme en eau salée.
Ils mesurent entre 0.5 et 3.5 cm, suivant l’espèce. Leur taille varie également en fonction de la richesse (en nourriture) de leur environnement.
Leur tête est triangulaire. Leur couleur varie selon l’espèce… et la situation : on peut les voir blanchâtres dans le bac, et brun-marron une fois péchés, ou un peu rosés, selon ce qu’ils ont mangé...
Ils sont hermaphrodites, mais ne peuvent pas s’autoféconder (c’est toujours ça de pris !). La reproduction est facilitée lors de la baisse des températures (soit l’automne…gardons donc un chauffage dans nos bacs pour éviter les trop grosses variations…). Ils pondent des œufs sur le substrat qui éclosent quelques mois plus tard, quand les conditions sont meilleures (printemps).
Ils s’invitent dans votre bac à la faveur de l’introduction d’une plante ou d’un décor contaminés... ou de l’eau de transport contaminée (vraiment, il vaut mieux éviter de mélanger cette eau avec celle de votre bac ...)
Ils possèdent une capacité de régénération étonnante. En effet, à moins de les couper en un endroit stratégique, les planaires régénèrent à l’identique les tissus manquants, quels qu’ils soient. Ils font l’objet d’étude scientifique. Néanmoins, à moins d’être chercheur… en trouver dans son bac n’est pas une bonne nouvelle. En effet, ces charmantes bestioles raffolent des petits invertébrés qu’ils emprisonnent grâce aux cils qui couvrent leur corps et tuent grâce à leurs sucs digestifs… Ils pourraient même, selon certains témoignages et à condition d’être en nombre suffisant, s’en prendre à des invertébrés adultes… Par ailleurs, ces petits vers peuvent jeuner très longtemps... voire jouer les charognards...
En fait les crevettes, adultes et bébés, se laissent approcher facilement par ces bestioles au déplacement lent... et se font piéger ! Les planaires s’attaquent également aux alevins et aux œufs, mais pas aux poissons adultes.
Comment s’en débarrasser ? Car le sel est inefficace, l’économie de nourriture et la chaleur ne font que limiter la prolifération des bestioles. Un moyen efficace les tue radicalement : Monter la température à 34°C pendant 2-3 jours ! Encore faut-il que les autres occupants du bac le supportent !
L’introduction de prédateurs est le moyen de plus écologique (les Gouramis, les Combattants, les Pelvicachromis Pulcher, les Epalzeo Siamensis, les Dario Dario (ou Badis Dario) et même les Brigittae…). Mais ce sont des prédateurs pour les crevettes aussi pour la plupart sauf les Brigittae bien sûr...
Le moyen radical, mais pas écologique du tout, serait le « Fluvermal » (Flubendazole) qui est un vermifuge humain et que l’on trouve en comprimés et en sirop. Le dosage préconisé est de 1 comprimé pour 100 litres. Attention : les escargots ne supportent pas le traitement, a priori les crevettes juvéniles non plus.
Il y a aussi le « Dolthène » (vermifuge canin) mieux toléré par les escargots : 2 ml par jour sur 3 jours. Mais son efficacité reste discutable.
Le maintenant très classique Lévamisole (commercialisé sous le nom d’Ergamisole) est efficace tant sur l’eau douce que sur l’eau de mer.
Plus écologique, parce qu’à base d’herbes, « No planaria » serait l’idéal, efficace en 72 heures mais les escargots ne le supportent pas très bien, voire pas du tout.
La capture à l’épuisette n’est pas efficace du tout compte-tenu de la taille des planaires, c’est long, fatigant et très insuffisant ! Il existe cependant des pièges à planaires issus du commerce vendus néanmoins assez cher.
Piège à planaires SenzealComment fabriquer un piège à planaires ? Vous pouvez fabriquer un piège à planaires en 5 mm pour trois fois rien. Pour cela, il vous faudra un pot de pâte à tartiner d’une marque bien connue, avec couvercle plastique, 2 capuchons de stylos bille et… c’est tout !
Appâtez avec un petit morceau de viande ou un dé de jambon, posez le piège comme sur la photo et ne craignez rien pour vos crevettes, elles n’y entreront pas. Promis ! Merci à Fishetshrimp pour ce DIY !
L'hydre
L'hydre est un petit polype d’eau douce complexe d'apparence végétale appartenant au groupe des cnidaires. C'est un organisme assez petit qui peut atteindre 15 mm et qui n'a pas de squelette. Elle est considérée comme une espèce indésirable en aquarium surtout dans le cas d'élevage d'alevins et de zoés et a la particularité d'être immortelle puisqu'elle a la capacité de se régénérer. Si l'on coupe une hydre en deux (ou plus), chaque morceau régénère la partie manquante et l'on obtient deux hydres.
L'hydre est carnivore et se nourrit de petites proies qu'elle saisit à l'aide de ses tentacules. Elle immobilise les proies animales en déchargeant le venin contenu dans ses cellules urticantes. Ainsi elle peut dévorer des alevins et des petites crevettes. Introduite dans un aquarium à la suite de l'ajout de plantes, de morceaux de bois, ou de nourriture vivante prélevés dans la nature, elle peut s'y développer rapidement si les conditions lui conviennent. Elle se fixe sur les vitres, les plantes ou un décor.
Présente dans toutes les mares, les étangs de France et au bord des lacs, l’hydre est quasiment invisible du fait de sa transparence mais également de sa capacité à se rétracter en une boule à peine visible à l’œil nu. Recouverte de cellules urticantes, elle provoque des irritations aux poissons qui passent à proximité de ses tentacules mais sans mettre en danger la vie des poissons adultes. Les irritations se manifestent par l'apparition de petits points rouges et provoquent des démangeaisons, le poisson se frotte sur les décors.
L'hydre s'allonge en direction de toute source lumineuse. A l'état d'extension, l'hydre est un sac allongé terminé par une couronne de 6 à 8 tentacules très longs et très contractiles qui entourent la bouche. Dans la région opposée, l'hydre est fixée par un pied en forme de ventouse qu'on nomme la sole pédieuse.
N’étant pas un organisme sessile, l’hydre peut se déplacer de différentes façons : par glissement de son pied, par arpentage comme les chenilles ou tout simplement en nageant grâce à ses tentacules.
Comment s'en débarasser ? Il existe au moins 3 méthodes sans utilisation de produit chimique que vous trouverez au sein de la fiche hydre en question.
Les poux
Les poux sont des crustacés parasites vivant en eau douce. On en parle peu mais ils peuvent faire de graves dégâts dans un aquarium... On en trouve trois espèces.
L'argulus
L’argulus est un parasite de 5 mm de diamètre, de forme ovale et fortement aplati. Il possède deux ventouses qui lui permettent de s'accrocher au poisson. Une trompe lui permet de pomper les liquides corporels de son hôte.
Ces poux sont fréquents sur les individus importés d'Asie du Sud-Est et peuvent également être apportés par les aliments vivants prélevés dans les étangs. Ce parasite se reproduit librement dans l'eau, en pondant des œufs qui éclosent au bout de 3 semaines. Il est très contagieux d'un poisson à l'autre. Une fois son repas terminé, il va se fixer sur un autre hôte. Il parasite plus fréquemment les poissons rouges, les voiles de chine ou les gouramis ambassadeurs.
Du fait de leur taille, ces poux sont facilement observables sur les animaux parasités. Leur fixation par les ventouses crée des lésions de la peau qui peuvent se surinfecter. Les poissons atteints sont craintifs et se frottent sur les décors… Ils sont parfois affaiblis du fait de la spoliation sanguine et peuvent contracter d'autres maladies.
Le traitement repose sur l'utilisation d'antiparasitaires dans un bac de quarantaine. Une journée de traitement suffit. Il faut toutefois vidanger et désinfecter tous les bassins pour être sûr de tuer tous les parasites et les œufs présents. Plus de détail sur la fiche argulus.
Le livoneca
Le Livoneca est introduit dans l'aquarium par l'intermédiaire d'espèces de poissons en provenance d'Amérique du sud comme le Discus. Sa taille peut aller jusqu'à 15 mm et il a une forme plus allongée que l'Argulus. Il s'implante sur la peau des poissons, mais également dans les branchies. Une surinfection bactérienne n'est pas rare. Le traitement antiparasitaire est aléatoire. Si les poissons sont fortement parasités, on peut tenter de retirer une partie des parasites avec une pince à épiler. Voir la fiche du livoneca.
Livoneca RedmanniLe lernaea
Le Lernaea est un copépode du Sud-Est Asiatique. Il est fréquent chez le gourami ambassadeur. Il est également facilement identifiable par sa taille allant jusqu'à quelques centimètres et sa forme allongée. Seules les femelles parasitent les poissons : elles s'implantent profondément dans sa peau et se nourrissent de leur sang. A l'extrémité opposée de leur corps, les œufs sont assemblés en filament qui ondule à la surface du corps du poisson. La spoliation sanguine est très importante, les poissons s'en retrouvent très affaiblis. De plus, le site d'implantation du pou est bien souvent le siège d'infections.
Le traitement antiparasitaire est quasiment inefficace. Même si les parasites sont tués, ils restent souvent accrochés et le poisson meurt de ses blessures. On peut tenter d'arracher les parasites sur les plus gros poissons et de traiter la plaie. Les poissons les plus parasités devront être sacrifiés. Voir la fiche du lerneose / lernaea pour plus d'informations.
Il faut donc éviter d'acheter des poissons parasités en les observant bien au magasin. Ce parasite ne se transmet pas d'un poisson à l'autre et les formes libres ne survivent normalement pas dans l'aquarium. Il ne faut donc pas craindre le risque de contagion si on a acheté un poisson parasité : on se contentera de traiter l'individu.
Les sangsues
Les sangsues sont des vers annélides (Hirudinea) et arrivent généralement avec le sable, les plantes, les pierres et les bois prélevés dans la nature et mal nettoyés, sous la forme d’œufs ou de larves. Elles sont nocturnes, se cachent dans le décor et peuvent même s’enterrer dans le sable. On les retrouve souvent sous les pierres.
Quand elles atteignent leur taille adulte de 4-5 cm pour les espèces les plus courantes dans nos mares et rivières, on les voit bien ! Elles se fixent sur les poissons et les saignent. Ils maigrissent, pâlissent et finalement en meurent. Les blessures ont l’apparence de petits trous ronds, rouges ou blancs.
Les sangsues sont aussi souvent les vecteurs de maladies bactériennes. Pour les repérer, il faut observer l’aquarium pendant la nuit avec une lampe de poche et retirer toutes celles qu’on aperçoit. Les sangsues ont une nage particulière et ondulante. On peut aussi les voir ramper sur le décor un peu comme une chenille.
La plupart des traitements, à base de sel par exemple, ne tuent que les adultes et pas les œufs. Les œufs sont ovales, de couleur brun foncé, et collés en grappes au pied des plantes ou dans les fissures des cailloux. Elles sont sensibles au Levamisole, et meurent aux doses de traitement pour vermifuger des discus. On peut également les piéger de la même manière que les planaires, avec un morceau de viande rouge crue comme appât. Voir la fiche sur les sangsues.
Voilà, nous espérons que cet article vous aura plu et surtout, aidés. Mais attention, ce n’est pas parole d’évangile et les divers parasites abordés ici ne constituent pas une liste exhaustive. Nous vous invitons à vous renseigner le plus possible sur vos observations afin d’être certains d’appliquer le bon remède et de suivre la bonne procédure. N’hésitez pas à réagir !
merci de vos réponses