Anatomie des crevettes
Cet article a pour vocation de vous présentez sommairement l’anatomie d’une crevette. Les illustrations vous permettront de visualiser la disposition des organes internes, mais aussi de comprendre le fonctionnement de la respiration, de la circulation sanguine, de la coloration et de la digestion.
Sur l’article morphologie d’une crevette, nous abordions le terme d’exosquelette qui correspond à l’enveloppe externe. Cette enveloppe sert essentiellement à la protection de l’animal. Afin d’offrir des points d’ancrage aux organes vitaux et aux muscles, la crevette possède un endosquelette.
Explication des différentes légendes présentes sur l’illustration ci dessus :
- Encéphale : Région principale du système nerveux constituée entre autre du cerveau
- Coeur : Il s’agit d’un organe creux et musculaire qui pompe l’hémolymphe (sang des Arthropodes) et permet sa circulation dans le corps du crustacé. Chez la crevette le coeur est entouré par la cavité péricardique contenant le sang
- Gonade : Région qui regroupe les organes sexuels des mâles (testicules qui produisent des spermatophores ) ou des femelles (ovaires qui produisent les ovules (oeufs)
- Intestin : Tube digestif reliant l’estomac à l’anus poursuivant la digestion, permettant aussi l’assimilation des nutriments dans le sang et l’élimination des déchets
- Anus : Orifice permettant l’évacuation des déchets
- Branchies : Organes internes permettant la respiration sous l’eau en absorbant l’oxygène dissous
- Estomac et glande digestive : l’estomac est un organe en forme de poche permettant d’accueillir les aliments et d’engager la procédure de digestion grâce aux dents chitineuses (contribution mécanique) et aux sucs digestifs (contribution chimique). Ces derniers sont fabriqués par la glande digestive, rattachée à l’estomac
- Oesophage : Tube reliant la bouche à l’estomac permettant de conduire les aliments dans l’estomac pour la digestion
- Bouche : Orifice permettant à l’animal d’ingérer les aliments
- Glande verte : C’est un organe excréteur proche de la fonction des reins et de la vessie chez les vertébrés, il permet au crustacé d’éliminer les déchets azotés sous forme d’ammoniaque. Toutefois, la majorité des déchets azotés sont évacués par les branchies. L’orifice de la glande verte est situé à la base du pédoncule antennaire
- Muscle fléchisseur : Muscle inférieur de l’abdomen permettant à la crevette de fléchir la queue
- Muscle extenseur : Muscle supérieur de l’abdomen permettant à la crevette de réaliser une extension de la queue.
Le respiration et la circulation du sang
La respiration des crevettes est assurée par des branchies appelées aussi trachéobranchie. Celles-ci permettent de capter l’oxygène dissout dans l’eau. Cet oxygène (O²) est transporté par l’hémolymphe qui traverse les filaments et cylindres constituant les branchies à travers les différentes régions du corps. Les branchies et l’hémolymphe permettent aussi d’éliminer le gaz carbonique (CO²) et d’évacuer une partie des déchets azotés (urine). L’eau parvient jusqu’aux branchies grâce à une petite fente située entre la carapace et les pattes ambulatoires (péréiopodes). De petits cils sont disposés sur chaque bord de cette petite ouverture afin de filtrer l’eau qui parvient à la cavité branchiale.
La circulation sanguine des crevettes est appelée “circulation ouverte”. L’hémolymphe ne circule pas à travers des vaisseaux reliées les uns aux autres, mais il est directement propagé grâce à la fonction de pompage du coeur dans l’hémocoele (cavité interne remplie de sang, les organes baignent directement dans le sang). Rappelons que chez l’humain, les artères conduisent le sang du coeur vers les organes et que les veines conduisent le sang des organes vers le coeur. Les artères et les veines sont reliées par des capillaires sanguins. On parle alors de “circulation fermée”.
La coloration
La coloration des crevettes varient selon la pigmentation de la carapace. Toutefois, certaines crevettes peuvent changer leur coloration en contractant les chromatophores (cellules pigmentaires présentes dans la carapace). Ces fonctions sont commandées par des hormones ou par le système nerveux, ainsi la coloration peut se modifier lentement ou par flash. L’environnement ou l’origine géographique sont différents facteurs influençant la coloration des crevettes. Au sein d’une même espèce (de souche sauvage), on peut rencontrer des colorations très différentes. Exemple : Caridina serratirostris. Ces différences de coloration rendent les identifications visuelles difficiles. La coloration peut aussi être liée à un parasite du genre acanthocephale infectant les intestins des crevettes.
Les crevettes possèdent dans leur carapace un colorant naturel de plus en plus connu des aquariophiles : l’astaxanthine. Ce colorant est un pigment appartenant à la famille des caroténoïdes. A l’état naturel, l’astaxanthine n’est pas visible chez les crustacés, car ce pigment est entouré d’une protéine masquant sa coloration. Lorsque l’animal meurt ou qu’il est exposé à une chaleur importante (eau bouillante), les chaînes de protéines libèrent l’astaxanthine donnant la coloration rose/rouge caractéristique des crustacés morts.
Certaines nourritures destinées à l’usage aquariophile possèdent ces pigments d’astaxanthine extrait de l’algue Haematococcus pluvialis, permettant d’accentuer naturellement les colorations des poissons et des invertébrés. L’astaxanthine est 10 fois plus efficace que le β-carotène. (Informations compilées via Wikipedia, Amtra System, Challet Hérault). Voir le dossier complet sur l’astaxanthine .
La nourriture et la digestion
Les appendices céphaliques regroupent les antennes, les maxillipèdes, les mandibules, les mâchoires qui sont utilisés par la crevette pour s’alimenter (voir page sur la morphologie). La nourriture est dans un premier temps broyée par les mâchoires, puis dirigée vers l’oesophage après ouverture de la bouche. La nourriture déglutie rejoint l’estomac où la digestion des aliments se poursuit dans le moulin gastrique composé de dents chitineuses, permettant ainsi une digestion mécanique. Celle-ci est couplée à la digestion chimique grâce à la fabrication de sucs par les glandes digestives. Après ce stade, la nourriture ingérée poursuit son chemin vers l’intestin où les nutriments et les vitamines sont extraits des aliments et transportés par l’hémocyanine. Ces éléments vitaux sont nécessaire au bon fonctionnement du métabolisme et à la bonne croissance de la crevette. Le processus de digestion s’achève par l’évacuation de la matière fécale (résidu issu de la digestion) via l’orifice anal (anus).
Les crevettes ont un régime alimentaire de type détritivore, ou carnivore, ou omnivore. Les crevettes ne présentent pas de difficulté particulière à se nourrir et accepteront facilement la nourriture usuelle distribuée aux poissons du fait de leur composition. Il faudra simplement veiller à distribuer une nourriture adaptée au régime alimentaire des crevettes maintenues. Elle pourra être complétée par des artémias, de la chair de poisson, de la chair de moule, des vers de vase, des légumes blanchies, des algues (comme la spiruline), des feuilles de chêne et de Terminalia catappa très appréciées.