Coup d'oeil sur... le betta splendens

Coup d'oeil sur... le betta splendens

shanganagh-takhisis
Créé il y a 3 ans
Modifié il y a 3 mois
betta splendens

Son histoire

On sait que l’espèce est élevée dans les foyers thaïlandais, pour les combats, depuis 650 ans et même probablement depuis bien plus longtemps.

Les archives du roi Lithai de Suhkhothai (1346-1374) mentionnent ces élevages. Les critères de sélection étaient alors bien différents de ceux actuels car le Splendens n’était élevé que pour le combat. On recherchait alors les critères suivants :

  • Dureté des écailles
  • Corps puissant
  • Qualité des dents
  • Grande agressivité
  • Efficacité du style de combat

Ce sport était si populaire que le roi du Siam percevait des impôts sur les combats. En 1840, le roi Rama III, grand amateur de combats, offrit plusieurs de ses précieux poissons à l’un de ses amis qui, à son tour, les donna à Théodore Cantor, un médecin travaillant au Bengale.

Cantor écrivit un article à leur sujet, sans se douter qu’il s’agissait là d’une espèce encore inconnue, il la nomma Macropodus Pugnax, une espèce pourtant déjà connue, voisine des gouramis et des combattants.

Macropodus Pugnax
Macropodus Pugnax (Dessin Wikimedia Commons)

Nous sommes en 1849 et le monde découvre notre Betta via cet article pour la première fois. Il est alors bien différent de nos Bettas actuels. En 1892, il est importé pour la première fois en France par Pierre Carbonnier, un importateur de poissons exotiques.

Betta Splendens sauvage
Betta Splendens sauvage (Photo Laurent T.)

Dès l’année suivante, les allemands en importent et arrivent à les faire reproduire en 1896 mais ils ont été devancés par Jeunet qui décrit, en 1893, la ponte du Splendens qui est appelé Betta Pugnax à cette époque.

Il ne recevra son taxon officiel qu’en 1909 quand le Dr Regan se rendra compte qu’il ne s’agit pas de Macropodus Pugnax mais bien d’une nouvelle espèce.

Le nom de Betta provient du malaisien et de l’indonésien «Bettah» qui signifie «guerrier» et qui semble avoir été le nom d’une tribu guerrière. Appelé «Ikan Bettah» en malaisien, Ikan voulant dire «poisson», on le nomme Pla-kad ou Pla-kat en thaïlandais, littéralement «poisson-qui-mord». On peut traduire Betta Splendens par «Guerrier Splendide», appellation qui lui sied à merveille.

Dès 1910, notre Betta est reproduit couramment en Europe et est importé aux USA.

Pendant quelques années, il n’y a que peu de changements chez les Bettas Splendens mais en 1927, aux USA, on voit apparaître des spécimens possédant de longues nageoires et de nouvelles couleurs.

En 1950, un éleveur, Warren Young, développa une souche de «Queue-de-Voile» de plus grande taille que celle existante. Il constitua 3 lignées à partir de poissons de médiocre qualité :

  • une axée sur la taille
  • une axée sur la couleur
  • une axée sur la forme

En mélangeant ces 3 lignées, il créa le Betta Libby, nommé ainsi en l’honneur de sa femme. Le «Queue-de-voile» est né.

Dix ans plus tard apparaît le Betta Opaque Blanc obtenu par sélection par le Dr Gene Lucas et, dans le même temps, en Extrême-Orient, apparaissent les «Queue Double». Les allemands, quant à eux, créent la forme «Delta».

Au début des années 70, un prisonnier américain de l’Indiana, Orville Gulley, découvre la mutation «Marbrée» en cherchant à créer un Betta «Papillon Noir».

Il n’en a pas poursuivi l’élevage mais d’autres l’ont fait. A l’origine, les Marbrés étaient noir et blanc, aujourd’hui, on les trouve dans le monde entier dans de nombreuses couleurs.

La répartition des taches peut évoluer tout au long de la vie du poisson : un Betta Turquoise peut perdre toute sa couleur ou un Betta tacheté peut devenir unicolore.

La mutation «Papillon» apparaît à peu près à cette époque, avec des nageoires foncées près du corps et claires vers leur extrémité.

La mutation «Tutwiler», du nom de son créateur, ou «Papillon inverse» présente, quant à elle, des nageoires claires près du corps et foncées vers leurs extrémité. Personne n’a pu la reproduire jusqu’à présent, elle n’est pas fixée et semble aléatoire.

Le poisson original de Tutwiler
Le poisson original de Tutwiler (archives)

A la fin des années 80, les éleveurs américains se lancent dans l’élargissement de l’ouverture de la nageoire caudale pour arriver à la forme «Superdelta» avec un angle d’ouverture de 160°.

Les années 90 voient la création et le développement de la forme «Halfmoon» dont l’angle d’ouverture de la nageoire caudale est de 180°. Le premier Betta de cette forme est français et a été obtenu par Guy Delaval, à partir du croisement d’une femelle Superdelta et d’un mâle du commerce venant de Singapour.

Dans les concours, les poissons à la parfaite symétrie de Delaval passent quasiment inaperçus mais un éleveur en est impressionné : Rajir Masillamoni.

Il a obtenu des couples de Delaval mais les mâles étant incapables de se reproduire, il croisa les femelles avec des Queues-de-Voile du commerce, sans résultat notable. Par la suite, il put obtenir un mâle «Queue double» de l’éleveur Parris Jones qu’il croisa avec les femelles de Delaval.

Il obtint alors un Betta vert, avec une caudale à 180° parfaite, qu’il baptisa «R39».

Ce fut la création de la première véritable lignée de Halfmoon et la plupart des spécimens d’aujourd’hui sont les descendants de R39.

Des années 90 à nos jours, de nouvelles formes sont apparues comme le «Crowntail», en 1997, qui voit le jour chez un éleveur indonésien, ou le «Géant» qui est le résultat de croisements de Bettas de plus en plus grands par un éleveur ayant constaté que, parmi les Bettas de son élevage, certains frisaient les 10 centimètres. Une fois la taille fixée, il a poursuivi ses sélections afin d’obtenir des couleurs différentes. En 2001, il commercialisa cette variété à partir de deux lignées, une à nageoires courtes et une à nageoires longues.

Les formes étant maintenant bien établies, les couleurs font à leur tour l’objet de sélections et début 2000 apparaît la couleur «Orange» obtenue par un éleveur californien, Gilbert Limhengo. La couleur étant son seul critère de sélection, les formes des poissons ne sont pas au mieux. Néanmoins, bien que possédant peu de ces poissons, il accepta d’en céder certains et c’est grâce à cela et au travail des éleveurs que la forme a pu être améliorée.

En 2002 apparaît la couleur «Mustard-Gas», nom dûment déposé par son créateur, Jude Als, ce dont personne n’a tenu compte. Le corps du poisson est foncé et irisé, les nageoires sont jaunes.

Dans le même temps, apparaissent pour la première fois les couleurs «Copper» (métallique) et «Mask» (irisation totale, tête comprise). Elles ont été créées en Thaïlande mais on ne sais ni où exactement ni par qui.

En revanche, on sait que les caractères métalliques proviennent du croisement de Betta Splendens avec des Bettas Imbellis, Smaragdina et Mahachaiensis sauvages. Ceci dans le but de récupérer l’irisation jaune du Splendens original, disparue suite à des décennies de sélections.

Imbellis  sauvage
Imbellis sauvage
Smaragdina sauvage (Photo Zorro’s Betta)
Smaragdina sauvage (Photo Zorro’s Betta)
Mahachaiensis sauvage (Photo Sylvain Mathieu)
Mahachaiensis sauvage (Photo Sylvain Mathieu)

Le gène «Métallique» et le gène «Mask» sont indépendants l’un de l’autre et peuvent être travaillés séparément. Le facteur Métallique peut s’ajouter à toutes les autres couleurs avec plus ou moins de modifications de ces dernières.

Toujours en 2002, apparaît la couleur «Grizzle» obtenue par Siegbert Illig qui la fait accepter dans le standard officiel du Splendens. Le corps est Pastel ou Opaque et présente des tâches colorées et d’autres irisées. Corps et nageoires doivent absolument présenter deux couleurs iridescentes différentes .

Un peu plus tard, en 2004-2005, apparaissent les «Double Black», porteurs d’une paire de gènes noirs classiques et d’une paire de gènes de la mutation «Mélano». Auparavant, les Bettas noirs devaient être croisés avec des femelles d’autres couleurs, les œufs des femelles Mélano n’éclosant pas.

Il existe différentes sortes de Bettas noirs et quand on supprime toutes les appellations commerciales des différents éleveurs, on retombe souvent sur celles-ci :

  • Black Melano : la plus courante
  • Dentelle noire : rayons des nageoires bleu acier
  • Black Orchid, Diable noir, Glace noire : rayons des nageoires bleu acier, lavages rouges
  • Noir cuivré : exempt de bleu, rayons cuivrés ou or
  • Super Black : le corps du poisson est d’un noir intense
Black Melano et Super Black (Photos nicebettathailand)
Black Melano et Super Black (Photos nicebettathailand)
Black Melano et Super Black (Photos nicebettathailand)
Black Melano et Super Black (Photos nicebettathailand)
Betta Dentelle Noire (Photo Bettasource)
Betta Dentelle Noire (Photo Bettasource)

Si vous souhaitez obtenir plus (beaucoup plus!) d’informations sur les différences permettant d’identifier un Betta Black, rendez-vous ici nicebettathailand et quelques photos que vous retrouverez sur ce site.

Les formes et leurs mutations

betta forme et mutation

Quelques précisions, sachant que les certaines formes peuvent se cumuler entre elles :

Halfmoon et Overhalfmoon : La caudale de l'Halfmoon doit présenter un angle d’ouverture de 180°, les nageoires dorsale et pelviennes sont également longues, et dans l’idéal, aussi longues que la caudale. L'Overhalfmoon a un angle d'ouverture de la caudale supérieur à 180°.

Halfmoon  (Photo Univers Aquatique)
Halfmoon (Photo Univers Aquatique)
Overhalfmoon (Photo Pinterest)
Overhalfmoon (Photo Pinterest)

Delta et Superdelta : Le Delta a un angle d’ouverture de la queue inférieur à 160° avec des bords droits et symétriques alors que le Superdelta a un angle d’ouverture compris entre 160 et 179°. La queue n’est pas retombante.

Delta (Photo Floraquatic)
Delta (Photo Floraquatic)
Superdelta (Photo Amazon)
Superdelta (Photo Amazon)

Combtail (Queue-en-peigne) et Crowntail (Queue-en-couronne) : les deux formes se ressemblent mais le Crowntail présente des pics beaucoup plus longs que le Combtail, chaque pic représentant idéalement 1/3 de la longueur totale de la caudale. La caudale du Combtail présente un bord crénelé.

Plakat Combtail(Photo nicebettathailand)
Plakat Combtail(Photo nicebettathailand)
Crowntail (Photo Chris Lukhaup)
Crowntail (Photo Chris Lukhaup)

Chez le Combtail, on trouve parfois l’appellation «Halfsun» qui désigne un Halfmoon Combtail à nageoires longues.

Betta Halfsun (Photo nicebettathailand)
Betta Halfsun (Photo nicebettathailand)

Chez le Crowntail, on trouve plusieurs formes de queue :

  • A rayon unique : un seul rayon primaire
  • A double rayon : le rayon primaire se divise en deux
  • A rayons doubles : des rayons secondaires partent des rayons primaires
  • A rayons croisés : les rayons secondaires se séparent les uns des autres et croisent les rayons les plus proches
Rayon primaire unique (Photo Koi-Bettas)
Rayon primaire unique (Photo Koi-Bettas)
Double rayon primaire et rayons doubles (Photo Koi-Bettas)
Double rayon primaire et rayons doubles (Photo Koi-Bettas)
Rayons  doubles et croisés (Photo Koi-Bettas)
Rayons doubles et croisés (Photo Koi-Bettas)

Une dernière forme, extrêmement rare, est le King Crowntail dont les rayons primaires simples ne se divisent jamais et croisent les rayons les plus proches.

King Crowntail (Photo Kelsonbetta)
King Crowntail (Photo Kelsonbetta)

Rosetail (Queue-de-rose) et Feathertail (Queue-de-plume) : Une caudale Rosetail présente des ramifications excessives qui lui donnent un aspect «froissé». semblable au bord des pétales d'une rose. La forme Feathertail est une forme exagérée de Rosetail avec une apparence encore plus froissée semblable à des plumes. Un poisson reçoit l’appellation Rosetail à partir de 32 ramifications.

Rosetail (Photo Guideaqiuarium)
Rosetail (Photo Guideaqiuarium)
Feathertail (Photo Siam Betta Fish)
Feathertail (Photo Siam Betta Fish)

Il existe une forme exagérée de Feathertail : l’Apache Tail, la ramification extrême des rayons primaires divise la queue en plusieurs sections, chacune ressemblant à une plume.

Apache Tail (Photo Koi-Bettas)
Apache Tail (Photo Koi-Bettas)
Apache Tail (Photo Pinterest)
Apache Tail (Photo Pinterest)

Veiltail (Queue-de-voile) : c’est la forme la plus courante du commerce aquariophile. La caudale est retombante.

Veiltail (Photo 123RF)
Veiltail (Photo 123RF)

Roundtail (Queue ronde) et Spadetail (Queue en pointe) : ces deux formes se retrouvent essentiellement sur les poissons à nageoires courtes de type Plakat, la première est ronde et la seconde ressemble à un fer de lance. A noter que la pointe de la caudale doit la diviser en deux dans la forme Spadetail.

Roundtail (Photo  Bettaterritory)
Roundtail (Photo Bettaterritory)
Spadetail (Photo itsafishthing)
Spadetail (Photo itsafishthing)

Plakat : c’est un poisson à nageoires courtes rappelant la forme du Betta Splendens sauvage. La queue est arrondie et c’est un poisson plus actif que les autres car il n’est pas gêné par des voiles trop longs.

Betta Plakat (Photo Oxyfish)
Betta Plakat (Photo Oxyfish)

Doubletail (Queue double) : la nageoire caudale est plus large que chez les autres formes et divisée en deux lobes égaux. Le corps du poisson est plus massif que chez les autres formes. Cette mutation peut affecter n’importe quelle forme de queue. Les poissons porteurs du gène Doubletail (visible ou non) ont souvent des nageoires dorsale et anale plus longues et des rayons supplémentaires dans la dorsale.

Doubletail (Photo Aquario et bettas)
Doubletail (Photo Aquario et bettas)

Hearttail (Queue-en-coeur) : C’est une queue double dont la division ne va pas jusqu’à la base de la caudale, la queue est alors plus large et a la forme d’un cœur.

Hearttail (Photo Koi-Bettas)
Hearttail (Photo Koi-Bettas)

Dumbo (Big Ears ou Éléphant): Cette mutation due à un gène récessif est d’origine naturelle et peut apparaître chez des poissons qui n’ont pas de Dumbo dans leurs ascendants. Elle peut se cumuler avec n’importe quelle forme.

Dumbo (Photo Aquasnack)
Dumbo (Photo Aquasnack)

Certaines mutations rares ont reçu un nom mais n’ont pu être entretenues et fixées et restent exceptionnelles. Certaines sont si rares qu’on n’en trouve ni photo, ni infos, comme la mutation FuseTail (ou Fusefin) qui semble être, à ce que l’on dit, la fusion des deux parties d’une queue Doubletail.

Lyretail : Cette mutation est sujette à caution car on ignore s’il s’agit d’un canular photo ou d’une mutation qui fait que seuls les rayons externes atteignent la longueur voulue.

Lyretail (Photo Koi-Bettas)
Lyretail (Photo Koi-Bettas)

Tripletail : C’est une mutation du Doubletail présentant une seconde division de la nageoire caudale.

Tripletail
Tripletail

Queue d’épée, Pilon et Pilon inférieur : ce sont des mutations légères que l’on trouve chez les Plakat Halfmoon asymétriques. Elles ont beaucoup de surnoms tels que Pilet, Épée, Queue de lance ou, à tort, Spadetail.

Queue d’épée (Photo Koi-Bettas)
Queue d’épée (Photo Koi-Bettas)
Pilon (Photo Koi-Bettas)
Pilon (Photo Koi-Bettas)
Pilon inférieur (Photo Koi-Bettas)
Pilon inférieur (Photo Koi-Bettas)

Malheureusement, les sélections de formes apportent également leur lot de malformations.

Dos plié (Photo Koi-Bettas)
Dos plié (Photo Koi-Bettas)
Corps trop court (Photo Koi-Bettas)
Corps trop court (Photo Koi-Bettas)

Revenons sur les couleurs et leurs mutations

Les couleurs des Bettas Splendens relèvent de deux phénomènes : la présence de pigments à l’origine des couleurs pigmentaires et les propriétés physiques de la lumière responsables des couleurs structurales.

Pour une meilleure compréhension de l’hérédité des mutations de couleurs, H.M. Wallbrunn a développé la «théorie des quatre couches».

  • La couche jaune (la plus profonde)
  • La couche noire
  • La couche rouge
  • La couche irisée (la plus superficielle)

Chaque couche possède ses propres mutations, chacune due à un gène composé de deux allèles, un dominant (exprimé par une lettre majuscule)et un récessif (exprimé par la même lettre mais minuscule).

La couleur d’un Splendens dépend des différentes combinaisons d’allèles possibles pour l’ensemble des gènes de chacune des quatre couches de couleur ainsi que de la présence ou non du caractère «Marbré» sur lequel nous reviendrons plus loin.

Nous parlerons également de génotype et de phénotype, le premier étant la constitution génétique du poisson et le second son expression, c’est-à-dire le caractère observable.

La couche noire

Cambodge (Cc) : Agit sur le gène codant la synthèse de la mélanine et stoppe la production de cette dernière. Le poisson est de couleur chair.

Blond (Bb) : Réduit la quantité de mélanine synthétisée.

Mélano (Mm) : Augmente la quantité de mélanine synthétisée. A noter que les femelles Mélano sont stériles.

Black Lace (pas de lettre attribuée) : Variété moins noire que le Mélano, il est possible qu’une autre gène que celui de la mutation Mélano soit en cause.

Cambodge (Photo Jurabetta)
Cambodge (Photo Jurabetta)
Blond (Photo Pinterest)
Blond (Photo Pinterest)
Mélano-Photo Betta Saïgon Club
Mélano-Photo Betta Saïgon Club
Black Lace (Photo Betta Territory)
Black Lace (Photo Betta Territory)

Pour plus de détails sur la génétique de la couche noire, c’est ici : ornithologieetbetta

La couche rouge

Trois gènes coderaient pour cette couche donnant 5 phénotypes. Chez le Splendens sauvage, le rouge est limité aux nageoires pelviennes, caudale et anale.

Rouge étendu (ERer (Extended Red)) : Augmente la répartition de rouge sur l’ensemble du corps du poisson (allèle dominant).

Non-rouge (NRnr) : Empêche la synthèse de la couleur rouge donnant soit un phénotype jaune (nr1), soit un phénotype orange (nr2) (allèle récessif).

Rouge perdu (RLrl) (Red Loss) : Le rouge diminue au cours de la croissance du poisson et peut complètement disparaître à l’âge adulte. Il peut parfois réapparaître chez certains individus. Cette mutation est d’abord apparue chez les Bettas marbrés.

Nageoires panachées (VFvf) (Variegated Fins) : Une partie des nageoires est dépigmentée apparaissant blanche ou transparente. Cette mutation apparaît chez les poissons «Papillon» et le motif «Papillon» ne change pas tout au long de la vie du poisson. Si le motif se modifie ou disparaît, c’est qu’il n’est pas dû à cette mutation mais plutôt au caractère «Marbré».

Pour plus de détails sur la génétique de la couche rouge, c’est ici : ornithologieetbetta

La couche irisée

L’irisation chez les Splendens est due à la réflection de la lumière sur les cristaux de guanine, un polymère d’ammoniaque contenu dans des cellules appelées iridocytes, iridophores ou guanophores. Ces couleurs sont structurales et non liées à des pigments.

Elle recouvre les autres couches et détermine l’extension et la couleur de l’irisation. Deux gènes codent pour cette couche : un qui contrôle la couleur de l’irisation et l’autre sa répartition.

Chez le Splendens sauvage, la couche irisée est vert-turquoise et se répartit sur les nageoires et sous forme de points sur le corps. Pour les autres, on retrouve 5 phénotypes : trois pour la couleur (Bleu-Acier (BL), Turquoise (G) et Bleu-Roi (BLG) et deux pour l’irisation (normale et étendue (SI)). A noter que les Bettas verts (vert vrai) sont en réalité des Turquoises.

Les gènes Bleu-Acier et Turquoise sont co-dominants et leur association donne le Bleu-Roi.

L’irisation étendue augmente la répartition de la couche irisée qui recouvre alors le corps ET les nageoires, à l’exception de la tête.

Irisation normale Bleu-Roi (Photo Aquario et Betta)
Irisation normale Bleu-Roi (Photo Aquario et Betta)
Irisation étendue Bleu-Acier (Photo Aquario et Betta)
Irisation étendue Bleu-Acier (Photo Aquario et Betta)

Le caractère métallique (RMrm) de la couche irisée

Il aurait été obtenu par croisements avec des Bettas Mahachaiensis, Imbellis et/ou Smaragdina et c’est un gène dominant sur le gène non-métallique.

Dans les couleurs irisées foncées, les iridophores reflètent la lumière dans la partie bleue du spectre lumineux alors que pour les couleurs métalliques, ils se reflètent dans la partie jaune du spectre lumineux.

Métallique (Photo Le combattant du Siam)
Métallique (Photo Le combattant du Siam)

Le caractère Mask (MKmk)

Même avec la mutation Irisation étendue, la couche irisée ne s’étend pas sur la tête du poisson. Avec le caractère Mask, elle y est présente et l’on obtient aujourd’hui des poissons unicolores entièrement irisés. Bien qu’elle soit apparue chez les poissons métalliques, le gène mis en cause est différent de celui du caractère métallique. Il est semi-dominant puisque l’on trouve des Bettas demi-Mask.

Bleu-Acier Mask (Photo Aquario et Betta)
Bleu-Acier Mask (Photo Aquario et Betta)

Le caractère Opaque (OO)

Cette mutation donne un aspect laiteux et dense dû à des dépôts de guanine accumulés dans les iridophores de la couche irisée. La guanine se dépose sous forme de granules au lieu de cristaux ; la lumière n’est pas réfractée et l’apparence est mate. Les Bettas blanc Opaques seraient alors peut-être des Bettas Bleu-Acier Opaques et les Bettas Cambodge Opaques auraient un corps blanc. Il existe également des Opaques Turquoise et Bleu-Roi.

Opaque blanc (Photo Univers Aquatique)
Opaque blanc (Photo Univers Aquatique)

Le caractère Pastel (oo)

Chez les Pastels, l’opacité est moins dense que chez les Opaques et leur couleur semble délavée.

Le caractère Dragon

Il a été obtenu via le croisement d’un Splendens et d’un Mahachai et se manifeste par une couche métallique uniforme et épaisse, blanche ou argentée, semblable à une armure.

Dragon (Photo Univers Aquatique)
Dragon (Photo Univers Aquatique)
Dragon (Photo Pinterest)
Dragon (Photo Pinterest)

Le caractère Armadillo

C’est une variante du caractère Dragon où l’irisation bleue et la couche métallique se mélangent. De fait, il ne serait pas possible d’obtenir des Armadillo bleus.

Pour plus de détails sur la génétique de la couche irisée, c’est ici : ornithologieetbetta

Les mutations Samouraï noir et Samouraï rouge

La mutation Samouraï noir est apparue suite aux croisements de Bettas Black Dragon. Le revêtement Dragon est imparfait ne couvrant pas complètement la tête et le corps du Betta. On peut trouver des poissons n’ayant que la tête portant la mutation Dragon, soit complètement soit sous forme de flocons ou alors seulement la partie supérieure du dos et absente sur les flancs. Le motif change au fur et à mesure que le poisson vieillit.

Black Samuraï (Photo Estalens)
Black Samuraï (Photo Estalens)
Black Samuraï (Photo Poisson Exotique)
Black Samuraï (Photo Poisson Exotique)
Black Samuraï (Photo Estalens)
Black Samuraï (Photo Estalens)

La mutation Samouraï rouge est apparue également avec des croisements de Dragon mais dans une autre palette de couleurs : le rouge. La tête peut arborer le type Dragon mais le corps est rouge et et le caractère Dragon s’accroît au fur et à mesure de la vie du poisson sur les flancs en laissant de larges plages rouges.

Red Samuraï (Photo Pinterest)
Red Samuraï (Photo Pinterest)
Red Samuraï (Photo Nice Betta Thaïland)
Red Samuraï (Photo Nice Betta Thaïland)

Le caractère Marbré (MBmb)

A l’origine, ce caractère est apparu dans l’élevage de O. Gulley en 1970 alors qu’il cherchait à obtenir des Bettas «Papillon». Pour se faire, il croisa des Bettas noirs avec des Bettas à tête blanche.

Le caractère Marbré provoque des variations sur la quantité de mélanine synthétisée. Les poissons étaient alors uniquement noir et blanc.

Aujourd’hui, ce caractère concerne toutes les couches de couleur sauf la couche irisée.

En 1985, il a été proposé une autre hypothèse, par F. Sizemore, quant à l’hérédité de ce gène en quoi il influerait sur plusieurs autres gènes : le gène «Pie», le gène «Tâches» , le gène «Rouge perdu» et le gène «Répartition en zones».

La même année, S. Saunders proposa une autre théorie selon laquelle un «gène sauteur» serait associé au gène Marbré. L’existence d’éléments transposables ayant été démontrée par B. McClintock lors d’études sur le maïs indien, ce qui rend la théorie de Saunders fort plausible.

Saunders donna également un résumé des caractéristiques de ses souches de Bettas marbrés. :

  • Dans un frai de Bettas marbrés, on obtient toujours des Bettas unicolores foncés, des Bettas unicolores clairs et des Bettas marbrés.
  • Les frais entre deux Bettas unicolores foncés ou deux unicolores clairs issus d'une souche marbrée donneront des Bettas unicolores foncés ou clairs, des Bettas marbrés et des Bettas aux nageoires panachées.
  • Si un Betta marbré est croisé avec un Betta unicolore issu d'une lignée pure d'unicolore, il sera difficile d'éliminer par la suite le phénotype marbré de la souche d'unicolore. Les croisements entre deux unicolores issus d'un tel croisement donneront toujours au moins quelques Bettas marbrés.
  • Le croisement d'un Betta marbré avec un Betta non marbré d'une autre couleur pourra donner des Bettas marbrés de la couleur du parent non-marbré.

Pour plus de détails sur le caractère Marbré, c’est ici : ornithologieetbetta

Je vous invite à visiter les sites suivants où vous trouverez nombre de photos présentant des Bettas Splendens aux couleurs les plus variées qui soient ! bettaterritory, petushok-betta

Vous trouverez ci-après un tableau reprenant le schéma général adopté par l’International Betta Congress, l’organisme de référence pour tout ce qui concerne le Betta Splendens. Il ne s’agit pas de présenter les standards de couleur de l’IBC mais plutôt de présenter un outil permettant de définir les couleurs et d’y associer un génotype.

International Betta Congress Génotype IBC

Le splendens et l'art

La beauté et l’élégance du Betta Splendens ont aussi touché les artistes de tous poils, en voici quelques exemples.

Huile sur bois de Gilbert Marcel Egger
Huile sur bois de Gilbert Marcel Egger
Céramique réalisée à la main par Samoa Raku
Céramique réalisée à la main par Samoa Raku
Le poisson-fleur - Acrylique sur toile  de Nagwa Safey
Le poisson-fleur - Acrylique sur toile de Nagwa Safey
Statuette en fonte de bronze brune d’Andrzej Szymczyk
Statuette en fonte de bronze brune d’Andrzej Szymczyk
Statuette en fonte de bronze verte d’Andrzej Szymczyk
Statuette en fonte de bronze verte d’Andrzej Szymczyk

J’espère que cet article vous aura plu, n’hésitez pas à me faire savoir si vous y avez trouvé des informations erronées et j’y apporterais les modifications nécessaires.

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shanganagh-takhisis
shanganagh-takhisis Créé il y a 3 ans
Modifié il y a 3 mois
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7 commentaires

laurent-galichet
laurent-galichet
superbe article , Merci de ce partage
Nonos62
Nonos62
👍🏻
sindy
sindy
UN article très intéressant, merci.
Nicpaddle
Nicpaddle
Merci pour cet article ,je l'ai survollé mais ,j' y reviendrai avec plaisir car c'est une mine d'information .
napalm
napalm
Je m’intéresse aux bettas depuis peu. Il est vraiment super cet article ! Très complet et quali !
Anonyme
Anonyme
Super article. Je l'ai mis dans mes favoris.
Anonyme
Anonyme
Anonyme
Anonyme