Le bac type Iwagumi
Iwagumi ? Quésaco ? Quel est ce mot aux apparences barbares et pourtant si zen ? Que ce mot vous soit totalement inconnu ou que ce dernier fasse complètement résonance, vous avez sans aucun doute dore et déjà pu apprécier ce style d'agencement d'aquarium minimaliste formé de pierres sur un tapis de végétation rase et gazonnante. Il s'agit du style Iwagumi, un aquascape sobre, efficace et épuré qui ne nous laisse jamais indifférent, agencé et travaillé de manière naturelle et harmonieuse pour créer l'émotion.
Qu'est-ce qui caractérise un Iwagumi ?
Les pierres
Un Iwagumi est toujours caractérisé par l'agencement des pierres qui le compose. Ce sont les pièces maîtresses dans la composition d'un Iwagumi. Elles constituent l'ossature du paysage, accentuée et mise en valeur par une végétation discrète. Le placement des pierres doit suivre des règles strictes. Les pierres, qui, dans la culture japonaise ont une vraie symbolique, sont à choisir minutieusement tant dans leur forme que dans leur texture et sont toujours à placer par nombre impair afin d'éviter la symétrie et lier la formation rocheuse de manière plus naturelle.
Par exemple, dans un Sanzon Iwagumi (formation rocheuse à 3 pierres, dit, 3 piliers), la pierre la plus grande, la pierre maitresse, s'appelle, la Oyaishi. Elle ne doit jamais être placée de manière centrée mais toujours être placée de façon décentrée, conformément à la règle des tiers, et souvent légèrement inclinée dans le sens de l'écoulement de l'eau pour accentuer l'aspect naturel et dissimuler l'intervention humaine et la main de l'homme.
Dans un second temps, la seconde plus grande pierre, la Fukuishi, est à placer sur le côté gauche ou droit de la Oyaishi. Son rôle étant d'équilibrer Oyaishi et de créer des tensions.
Enfin, vient la pierre Soeishi, de taille inférieure, qui a pour vocation d'être au service des plus grandes, d'accentuer leur force, et de souligner leur mouvement. Elles sont positionnées de manière plus inclinées et horizontales, comme si ces dernières se couchaient devant les pierres plus majestueuses et divines.
Finalement, la touche finale, la Suteishi, considérée comme la pierre du sacrifice, vient finaliser le style Iwagumi au travers d'une petite pierre de détail. Au cours du temps et du développement de la végétation, il n'est pas rare de ne plus la distinguer. Sa discrétion accentue la subtilité et la complexité artistique de l'oeuvre. Elle ne doit en aucun cas se démarquer des autres et certains aquascapers omettent volontairement de ne pas la positionner en la sacrifiant d'avance.
Les 3 pierres maitresses représentent la triade bouddhiste mais il est tout à fait possible d'envisager un nombre plus conséquent de pierres, toujours par nombre impair. Il faudra toutefois veiller à ce que la pierre principale, la Oyaishi, reste seule de par sa taille qui doit dominer la formation rocheuse du paysage aquatique. A l'inverse, les Fukuishi, Soeishi et Suteishi peuvent être en nombre supérieur en prenant soin d'augmenter crescendo leur présence au fur et à mesure que leur taille diminue. Ainsi, il est également tout à fait possible de créer plusieurs formations rocheuses au sein du même Iwagumi.
Les plantes
La végétation utilisée dans le style Iwagumi est constituée de plantes aquatiques basses, rases et gazonnantes tapissant le sol de manière à ce qu'elles ne dominent pas la formation rocheuse. Cette technique de reproduction d'une plaine apaisante accentue le sentiment de plénitude à l'observation d'un Iwagumi. Toutefois, certains Iwagumi moins traditionnels peuvent être composés de sable et de plantes hautes, notamment en arrière plan.
Le premier aquarium présenté en Occident était un arrangements très simple de pierres et de roches de rivières avec une seule variété de plante, l'echinodorus tenellus. Par la suite, d'autres plantes furent utilisées et sont aujourd'hui beaucoup plus répandues, comme glossostigma elatinoides, hemianthus callitrichoides cuba, eleocharis acicularis, ... Ces plantes sont parfaites pour mettre en évidence les pièces maîtresse et accentuer la beauté de l'oeuvre au travers d'un développement végétal harmonieux, discret et sobre.
Il est tout à fait possible d'envisager une seule variété de plante aquatique tout comme il est également possible d'envisager plusieurs variétés. Dans le cas de l'utilisation de plusieurs variétés, il faudra principalement veiller à ce que l'agencement soit harmonieux et ne vienne pas entraver ou dissimuler la formation rocheuse. Les différentes variétés peuvent être utilisées avec parcimonie, par exemple, aux pieds des pierres, pour les sublimer.
La population
La population ne caractérise pas véritablement l'Iwagumi. D'ailleurs, certains aquascapers choisissent de ne mettre aucun animal vivant par souci de simplicité et d'harmonie. Toutefois, la faune, par son animation, peut également sublimer l'oeuvre en créant du mouvement. Il est tout à fait possible d'envisager des poissons mais le paysage aquatique devra rester le seul maître. La sensation de plénitude et de beauté simple devra émaner de l'harmonie globale. Les animaux devront être au second plan et ne pas perturber la contemplation du paysage. Pour ces raisons, il est plutôt préférable d'opter pour une et une seule espèce de petits animaux aquatiques comme de petits poissons de bancs (hyphessobrycon amandae, boraras merah, trigonostigma hengeli, ...), des crevettes, ... Leur mouvement doit être apaisant, fluide et harmonieux sans impacter le visuel global du paysage aquatique.
Notons toutefois que les aquariums au style Iwagumi n'apportent aucune cachette aux poissons et peuvent être source de stress. Notons également que certains petits poissons de bancs nécessitent de grandes surfacse de nage, parfois plus d'un mètre pour des poissons n'excédant pas 2cm, et qu'il sera toujours bon et nécessaire de bien vérifier les besoins des individus avant l'adoption.
Les poissons de banc forment un nuage très serré nageant tous dans une même direction formant ainsi des balais synchronisés perpétuels très harmonieux. Ce comportement collectif coordonné accentue l'harmonie générale et la sensation de bien-être à la contemplation d'un Iwagumi.
Il est par ailleurs tout à fait possible d'envisager l'introduction de crevettes. Préférez toutefois une population réduite et peu colorée. Les neocaridinas comme les crystal red ou les red cherry ont tendance à se reproduire rapidement et à envahir le paysage. Une fois de plus, la faune doit rester en second plan et ne pas perturber l'observation er la contemplation de l'oeuvre. Des crevettes en surnombre ou trop colorées peuvent distraire le regard ou attirer l'oeil. Seule la pierre maitresse, la Oyaishi, soit être vue et contemplée en premier.
Pour cette raison, les crevettes d'Amano, caridina multidentata (ex-caridina japonica), sont particulièrement appréciées dans les aquariums au style Iwagumi pour leur discrétion, du fait de leurs couleurs rosâtres transparentes, et pour leur efficacité dans la lutte contre les algues. En effet, les caridinas japonica raffolent particulièrement des algues filamenteuses pouvant très rapidement envahir un Iwagumi et devenir un véritable fléau. Cela est notamment dû au fait que les plantes sont en quantité restreinte et qu'il n'y a pas ou peu de concurrence pour lutter contre l'apparition d'algues. Les caridinas sont également populaires dans la mesure où elles sont également très agréables à observer. Leur nage, leur mouvement et leur comportement contribuent à la sensation de plénitude et de sérénité. De taille supérieure aux neocaridinas, elles offrent également la possibilité d'observer l'oeuvre dans sa globalité, avec le recul nécessaire pour apprécier le paysage aquatique dans son ensemble.
Comment faire son propre Iwagumi ?
Vous l'aurez compris, au travers des caractéristiques le composent, le choix et l'agencement des pierres est une des clés de réussite d'un bel Iwagumi. Veillez à choisir vos pierres de manière à ce que vous puissiez former un ensemble rocheux harmonieux, tant sur leur forme que sur leur aspect général, leur couleur et leur texture. Le positionnement de la pierre principale, la Oyaishi, est primordial. Prenez votre temps. C'est elle qui donne le ton et donnera l'orientation de votre oeuvre. Elle peut par exemple être placée de manière à ce que sa pointe n'excède pas les 2/3 de la hauteur de l’aquarium, à 1/3 d'un côté et à proximité de la vitre avant, par exemple, à 1/3 de la vitre avant pour accentuer la profondeur, mais il n'y a véritablement pas de règle absolue. Par exemple, la pointe de l'Oyaishi peut également être droite et venir flirter avec la surface. Laissez libre court à votre imagination tout en gardant à l'esprit les règles de l'Iwagumi traditionnel, ou, plus globalement, de l'aquascaping, afin de vous aider à obtenir la meilleure composition.
Il en est de même concernant les plantes aquatiques qui devront être choisies minutieusement et plantées avec parcimonie, le plus naturellement possible. Outre ces règles, vous pouvez également tout à fait choisir de respecter tout ou partie des éléments qui le compose. Certains aquascapers prennent le parti de casser les codes et, par exemple, de disposer les pierres différemment ou aléatoirement. En tout état de cause, bien que le résultat final puisse paraître simple, sa mise en oeuvre est parfois complexe et demande de la patience et de la réflexion.
Il n'y a pas de volume minimum ou maximum requit pour réaliser un aquarium au style Iwagumi. Les Iwagumis peuvent tout à fait être réalisés au sein d'un 600 litres tout comme au sein d'un nano aquarium de 20 litres. Le seul objectif étant de constituer un paysage aquatique sobre et harmonieux. Il en est de même concernant le format. Des aquariums cubiques ou rectangulaires peuvent tout à fait convenir. Il faudra en conséquence bien choisir ses pierres et constituer un agencement harmonieux sur tout ou partie de la surface. La faune et la flore sera également à choisir en fonction du volume et de l'espace disponible.
De prime abord, il est tentant de penser que l'entretien et la maintenance de ce type de bac sont simples et rapides. Et pourtant, les Iwagumi font parti des aquariums les plus difficiles à mettre en oeuvre et à maintenir sur le long terme. Ce paysage aquatique minimaliste engendre une prolifération d'algues et des interventions régulières de coupe des plantes afin de conserver un tapis gazonnant parfait. C'est un style d'aquarium très difficile à entretenir sur le long terme et à équilibrer. En conséquence de ce qui précède, il n'est pas rare de constater le développement d'algues lors des premières semaines. Il faudra y être attentif et lutter dès leur apparition afin que ces dernières ne recouvrent pas vos plantes et ne prennent pas le dessus.
Dès lors que les algues feront leur apparition, il sera nécessaire de les retirer au plus tôt, manuellement, par exemple, avec un bâton en bois (pic à brochette, dure dent, ...) en les enroulant et en prenant soin de les extraire délicatement sans déraciner vos plantes. Après quoi nous vous recommandons d'effectuer un changement d'eau, plus ou moins conséquent selon le sol utilisé (par exemple, à hauteur de 50% sur un sol technique chargé en nutriments). Veillez également à vérifier l'intensité et la durée d'éclairage de manière à ne pas exagérer, dans un premier temps, la photosynthèse, qui sera toujours au profit des algues dans un contexte sans réelle concurrence. En effet, les plantes gazonnantes sont à croissance lente et ne pourront pas absorber les nutriments disponibles pour concurrencer les algues qui, quant à elles, absorberont tous les nutriments pour se développer. A ce propos, il peut être intéressant d'envisager des plantes de surface à croissance rapide le temps de cycler et d'équilibrer l'aquarium pour concurrencer les algues. Il faudra, à l'inverse, être vigilant lors du retrait de ces dernières si leur introduction n'est que temporaire. En phase initiale, il est plutôt recommandé d'éclairer un Iwagumi à hauteur de 6 heures par jour, puis, d'augmenter la durée progressivement au fil des semaines, pour atteindre 10 à 12 heures.
Les aquariums au style Iwagumi traditionnel font l'objet d'un sol plutôt plat, généralement composé d'un sol technique pour répondre aux exigences des plantes gazonnantes puisant les nutriments par les racines et plutôt réputées pour être exigeantes (intensité de l'éclairage, injection de CO2, fertilisation, ...). Toutefois, il est tout à fait possible de créer des volumes et du reliefs. Pour cela, n'hésitez pas à utiliser des techniques d'aquascaping (utilisation de pouzzolane dissimulées, supports, ...) et des outils adaptés comme, par exemple, une spatule pour niveler votre sol, agencer la surface à votre guise et remonter le sol entre les pierres pour combler les trous.
Dès lors que vous êtes satisfait de votre sol et du positionnement de votre pièce maîtresse, la Oyaishi, vous pouvez agencer les autres pierres, de la plus grande à la plus petite tout en respectant l'art traditionnel et les règles précédemment citées : la ou les Fukuishi, puis la ou les Soeishi pour finalement terminer avec la ou les Suteishi. L'ensemble doit être harmonieux et vous procurer une sensation de bien-être et de satisfaction. N'hésitez pas à observer, recommencer, ajuster, peaufiner, ... tant que l'aquarium n'est pas en eau. La conception peut prendre plusieurs jours. Certains peaufinent pendant des mois et prennent le temps d'admirer le hardscape avant de le voir évoluer en eau, différemment. Il n'est pas rare de constater après coup un agencement gênant ou perturbant. Prenez votre temps pour dessiner le paysage qui vous procurera le plus de sensation et d'émotions. Une fois en eau, il sera plus difficile de pouvoir intervenir et parfois même beaucoup trop risqué.
Une fois décidé, vous pouvez installer vos plantes avant ou après la mise en eau. A noter que la plantation est malgré tout beaucoup plus facile sur un sol humide et avec les bons outils, comme par exemple, une pince longue. Avant, vous pouvez utiliser la Méthode Dry Start (DSM). La méthode n'est pas nouvelle, mais redevient à la mode, notamment sous l'impulsion des disciples de Diana Walstad. Elle est aussi largement utilisée pour la production de plantes d'aquarium dans l'industrie.
La méthode part simplement de la constatation que la grande majorité des plantes de nos aquariums ne sont pas purement aquatiques, mais plus souvent des plantes aériennes de milieu humide capables de s'adapter à l'environnement aquatique. Les plantes vont donc être cultivées dans un aquarium sans eau durant quelques semaines. Elles bénéficient alors de ce que l'on appelle l'avantage aérien, à savoir une quantité illimitée de CO2 et des échange gazeux facilités au niveau des feuilles. La luminosité est aussi plus importante puisque la lumière n'est pas filtrée par l'eau.
La méthode Dry Start (DSM)
Les avantages
- Croissance plus rapide des plantes
- Obtention beaucoup plus rapide et plus simple de tapis de gazonnantes.
- Limitation des algues après la mise en eau de l'aquarium. Les plantes étant plus développées, elles concurrencent plus fortement les algues, ainsi la classique apparition de filamenteuses des aquariums jeunes est fortement amoindrie, voire inexistante.
- L'enracinement des plantes et l'accrochage des mousses pose moins de problèmes. En effet, les plantes ont le temps de créer un réseau racinaire ou d'adhérer à leur support, et ne se mettent pas à flotter lors de la mise en eau.
- La création du réseau racinaire permet aussi de tenir le substrat lors de la mise en eau. Ceci est très utile lorsque que le décor est complexe et comporte des zones en forte pente.
- Comme il est largement plus simple de (dé)planter à sec, la méthode offre la possibilité de modifier facilement le positionnement des plantes lors de la conception du décor.
- Le cyclage du substrat (mais pas celui du filtre) commence durant cette phase. Le cyclage est légèrement plus rapide donc après la mise en eau, il est surtout plus robuste. Rien n’interdit de cycler le filtre dans un autre bac déjà rôdé.
Les inconvénients
La méthode ne conviendra pas à ce qui veut voir ses poissons nager le jour même de la mise en eau de l'aquarium. Il faut être patient... Mais avec tous les avantages évoqués, cela vaut largement le coup.
La mise en place
La mise en place du substrat ne diffère pas d'un démarrage standard.
Saturer le substrat en eau (en essayant que l'eau ne dépasse pas à hauteur du substrat)
Semer les graines que l’on aura fait tremper au moins 12 heures au préalable dans de l’eau, tiède de préférence, ou planter les plantes comme dans la méthode standard.
Bien fermer l'aquarium, surtout s'il s'agit d'un aquarium ouvert (film cellophane).
Laisser la nature faire aussi longtemps que nécessaire pour amener vos plantes à la taille voulue.
Il faut absolument garder le bac très humide, tout en l'aérant de temps en temps pour éviter les moisissures même si ce n'est pas très grave en soit.
Il est préférable de ne pas laisser les racines (décor) dans l'aquarium toujours pour éviter les moisissures.
Il est possible de fertiliser durant un Dry Start en utilisant des engrais pour plantes vertes.
Il est aussi possible de créer de petits bacs de culture : Prendre une gamelle quelconque, la remplir de terre forestière et d'argile verte, éventuellement d'un peu de sable, et y planter des boutures ou des plantes divisées...
Plantes compatibles avec la Dry Start Method (DSM)
- Alternanthera (toutes variétés)
- Ammannia sp bonzaï
- Anubias Barteri (avec rhizome submergé)
- Bacopa Caroliniana
- Ceratopteris Thallictroides
- Cryptocoryne (toutes variétés) -> Risque de fonte des feuilles lors de la mise en eau, mais devrait repartir très rapidement
- Eleocharis (toutes variétés)
- Glossostigma Elatinoides
- Hémianthus (toutes variétés)
- Hydrocotyle Verticillata ou Tripartita
- Hygrophila (toutes variétés)
- Marsilea Hirsuta
- Micranthemum Umbrosum
- Microsorum Pteropus -> nécessite une très forte humidité
- Murdannia Keisak
- Pogostemon Helferi
- Ranunculus Inundatus
- Riccia Fluitans
- Rotala Rotundifolia
- Taxiphyllum (toutes variétés)
- Vesicularia Dubyana
Plantes incompatibles avec la Dry Start Method (DSM)
- Cabomba (toutes variétés)
- Ceratophyllum Demersum
- Crinum Calamistratum
- Egeria (toutes variétés)
- Najas (toutes variétés)
- Vallisneria (toutes variétés)
Il n’y a plus qu’à attendre que cela pousse, en veillant à ce que le taux d’humidité reste fort, avec un bon éclairage qui devra être égal en durée à celui de l’aquarium quand il sera en eau.
Une fois les plantes à la taille voulue, remplir doucement l’aquarium avec de l’eau à température ambiante pour leur éviter les chocs thermiques. On peut utiliser un morceau de plastique pour recouvrir le fond et ainsi éviter de trop remuer le sol.
Un apport en CO2 sera un bénéfice certain pour les variétés comme Hémianthus Callitrichoides ou Glossostigma Elatinoides.
Quel plantes non gazonnantes en arrières plants ex(derrière une roche) iwagumi
Merci