Rivalité et agressivité entre coraux
Il est un fait que nombre d’aquariophiles ignorent : les coraux peuvent être agressifs envers leurs semblables. Il ne s’agit pas d’affrontements directs, car ils ne sont pas mobiles, mais néanmoins, d’une véritable lutte de territoire.
La lutte qui se produit entre eux est étroitement liée à leur combat permanent pour la survie. Ils doivent faire face à des courants, la prédation par des poissons et des invertébrés, mais aussi à la concurrence des coraux voisins pour profiter de la lumière, des éléments nutritifs et de la nourriture.
Cela se produit lorsque l’espace est insuffisant entre certaines espèces pour laisser à chacune une zone de confort acceptable. Cette rivalité s’exprime de façon différente suivante le type de corail concerné.
Certains sont pourvus de tentacules balayeurs, qui montent la garde en se déployant pour aller brûler leurs rivaux par le biais de cellules urticantes appelées « nématocystes ». Ces tentacules peuvent mesurer de quelques centimètres à près de trente. Lors de la mise en place dans le bac, elles apparaissent généralement lorsqu’un corail rival ou plus agressif est détecté à proximité.
Il existe également des coraux durs pouvant produire ce type de tentacules ainsi que des filaments mésentériques. Ces derniers sont une arme redoutable, puisqu’ils peuvent tuer des polypes coralliens et les absorber par un processus semblable à celui de la digestion. C’est le cas notamment des coraux du genre Cynarina, Favia, Favites, Pavona et Scolymia.
D’autres sont capables de libérer dans l’eau des substances chimiques néfastes pour les autres coraux. Ils blessent ainsi leur cible ou freinent sa croissance, avant de l’envahir. Ils peuvent alors se développer sur elle, ce qui la prive de lumière et accélère sa disparition. Le charbon actif si populaire chez les aquariophiles sert à ce titre à clarifier l’eau, certes, mais aussi à filtrer ces substances, outre les changements d’eau réguliers. Le degré de nuisance, et donc le niveau de dangerosité peut également varier. Parmi les signes d’agression, des zones blanches peuvent être observées sur les coraux agressés. Dans les cas les plus sérieux de toxicité, 15 mn de mise en contact suffisent pour que les premiers symptômes apparaissent.
Si la perspective de mélanger plusieurs espèces de coraux est attrayante sur le plan esthétique, elle est l’est largement moins lorsqu’il faut gérer leurs rapports au quotidien. Les couvertures de magazine présentant l’association de coraux mous ou durs multicolores font rêver, mais obtenir un tel résultat chez soi est un cauchemar à long terme.
Pour ne prendre aucun risque et ne pas avoir de problèmes majeurs d’agression à affronter, l’idéal est de se renseigner en amont sur le comportement des sujets envisagés et la compatibilité de leur association, et de laisser un large espace entre eux.
Nous vous invitons à consulter la page de Reef-guardian qui propose un excellent article sur le sujet ainsi que celle de Nanozine, richement documentée.